Thursday, July 31, 2014

2014.07.53

Joseph Geiger, Hellenism in the East: Studies on Greek Intellectuals in Palestine. Historia Einzelschriften 229. Stuttgart: Franz Steiner Verlag, 2014. Pp. 177. ISBN 9783515106177. €49.00.

Reviewed by Bruno Rochette, Université de Liège (bruno.rochette@ulg.ac.be)

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Depuis l'époque hellénistique jusqu'à la période byzantine, la Palestine fut une terre fertile en intellectuels grecs, poètes, prosateurs et philosophes – depuis le philosophe cynique Ménippe, le poète Méléagre et le penseur épicurien Philodème, tous les trois de Gadara, jusqu'à Marinos de Naplouse, le dernier scholarque de l'école néoplatonicienne d'Athènes, et Procope de Césarée, l'historien du temps de Justinien. Il faut reconnaître que ces auteurs n'ont pas reçu l'attention qu'ils méritaient. Le même constat vaut pour les intellectuels issus d'Ascalon, à l'exception du philosophe Antiochos, qui fut le maître de Varron et de Cicéron, et du mathématicien Eutocios, auteur de commentaires sur certains écrits d'Archimède et sur les Sections coniques d'Apollonios de Pergé. Si l'on met à part l'École de Gaza aux Ve et VIe s.,1 personne n'a jamais tenté de replacer ces intellectuels grecs de Palestine dans leur environnement, ni d'analyser leur contribution à la vie culturelle grecque des habitants de cette région. De surcroît, si le milieu intellectuel de certains grands centres, comme Antioche, Alexandrie ou Athènes à l'époque romaine, a fait l'objet d'une grande attention, il en va tout autrement pour des villes secondaires. Or, une telle approche pourrait éclairer sous un autre angle notre image de l'hellénisme, que nous percevons principalement à travers la situation dans les grands centres. Une question découle de ce constat : la civilisation dans une région bien définie avec certaines caractéristiques propres avait-elle un caractère distinctif ou bien cette section du monde grec était-elle une partie de ce dernier sans aucun signe particulier qui puisse la distinguer de l'ensemble ?

L'ouvrage tente d'apporter des éléments de réponse à cette problématique. Il est divisé en trois parties, dont certaines comportent des recherches déjà publiées.2 La première est une prosopographie des intellectuels grecs en Palestine. La deuxième est consacrée aux intellectuels grecs originaires d'Ascalon. La troisième étudie la diffusion de la littérature latine en Palestine.

La prosopographie répertorie, par ordre alphabétique, tous les intellectuels originaires de Palestine (y compris Gadara3), c'est-à-dire non seulement les auteurs et les rhéteurs, mais aussi les pepaideumenoi. Les personnages sur lesquels on peut trouver ailleurs des informations sans difficulté (Méléagre, Philodème, les deux Procope…) sont signalés par un astérisque. En ce qui concerne les auteurs chrétiens, une distinction a été faite entre ceux qui ont écrit sur des sujets purement chrétiens, comme Eusèbe de Césarée, et ceux qui ont consacré une partie de leur œuvre à des sujets grecs et une autre à des sujets chrétiens, comme Procope de Gaza. Les premiers ont été exclus, les seconds ont été pris en considération pour la partie païenne de leurs écrits. En outre, la liste retient les auteurs chrétiens dont l'œuvre ne concerne pas des sujets chrétiens. En revanche, les écrivains appartenant à la littérature judéo-hellénistique sont laissés de côté. L'appendice C répertorie certains Juifs (et des Samaritains) dont les sujets ne sont pas spécifiquement juifs.

On trouve dans cette prosopographie des rhéteurs (Apsinès de Gadara…), des philosophes (Antiochos d'Ascalon…), des orateurs (Choricios de Gaza…), des grammairiens (Hiérios de Gaza…), Eutrope, l'auteur du Breviarium, et son traducteur Paeanios, le chronographe Iulius Africanus de Jérusalem, Marinos de Naplouse, philosophe et mathématicien, le poète Méléagre, qui est à l'origine de la Couronne, Philodème, le philosophe épicurien de Gadara, les deux Procope, Théodore de Gadara, le maître de Tibère, Zacharias de Gaza, frère de Procope... Plus inattendue est la présence de Priscien, le grammairien qui enseigna le latin à Constantinople. Contrairement à l'opinio communis, qui fait venir ce personnage de Césarée de Maurétanie, J. Geiger voit en lui un citoyen de Césarée de Palestine.4 En réalité, l'origine de Priscien est une vexata quaestio depuis le Moyen Âge. Il faut bien avouer qu'il est fort difficile de trancher. Personnellement, même si je suis partisan de la thèse d'une diffusion plus large du latin en Orient que ce qui est généralement admis, comme le soutient aussi J. Geiger, il me paraît difficile d'envisager qu'un grammairien issu d'une ville hellénophone ait pu parvenir à un degré de maîtrise de la langue latine tel que celui atteint par Priscien, auteur d'une ars qui sera considérée comme la grammaire latine par excellence durant tout le Moyen Âge.

La prosopographie est complétée par cinq appendices : (A) les visiteurs (par ordre chronologique), (B) le cercle d'Hérode, (C) Juifs et Samaritains, (D) les intellectuels de Pétra, (E) les inscriptions en vers de Palestine.

La deuxième partie porte sur les intellectuels grecs issus d'Ascalon. Parmi les villes de Palestine, Ascalon se singularise par l'importance de la documentation qu'elle offre, depuis la fin de la République jusqu'à la veille de la conquête arabe. La seule autre ville de Palestine sur laquelle nous sommes aussi bien renseignés est Gadara. Les intellectuels de Césarée n'apparaîtront dans les témoignages qu'à une date relativement tardive, lorsque la ville devint le centre d'intérêt pour diverses raisons, notamment la présence d'une bibliothèque importante. À Gaza, l'épanouissement de la culture hellénique fut le fait de deux ou trois générations seulement au cours des Ve et VIe s. Ascalon est aussi remarquable pour une autre raison. C'est la seule ville de Palestine occidentale, à l'exception d'Acre, qui ne fut jamais soumise à l'autorité juive dans l'Antiquité.

Après un chapitre introductif, qui présente le cadre général, le chapitre 2 offre deux témoignages anciens sur la vie intellectuelle à Ascalon, à savoir des inscriptions trouvées en Grèce. Le premier est un monument découvert au Céramique à Athènes à la fin du XIXe s. (IG II 2836 ; IG II2 8388 [cf. Hesperia 74, 2005, 427-449]) qui commémore la mort d'un ŠM[.]/Ἀντίπατρος. Il daterait des IVe-IIIe s. av. J.-C. et se compose de trois parties : une épitaphe bilingue grec-phénicien, un relief sculpté et une épigramme grecque de six lignes. Le second témoignage consiste en un dossier d'inscriptions de Délos célébrant un certain Philostrate d'Ascalon, banquier dans l'île.

Le chapitre 3 concerne la période florissante de la culture hellénique à Ascalon entre la fin du IIe s. av. J.-C. et le Ier s. apr. J.-C. Stéphane de Byzance, sous l'entrée Ascalon (A 476 Billerbeck), répertorie huit personnalités représentant les trois principales branches du savoir, philosophie, grammaire et histoire : les philosophes Antiochus, Sosus, Antibius et Eubius, les grammairiens Ptolémée et Dorothée et les historiens Apollonius et Artémidore.

Le chapitre 4 porte sur Euenus d'Ascalon. Onze épigrammes, neuf appartenant à l'Anthologie Palatine et deux à l'Anthologie de Planude, sont attribuées à différents Eueni (d'Ascalon, de Sicile, d'Athènes). Un certain nombre de ces épigrammes (peut-être toutes) peuvent avoir pour auteur un seul et même Euenus, un poète d'Ascalon et peut-être un grammaticus qui émigra vers Athènes.

Le chapitre 5 traite de la fin de l'Antiquité, qui présente une image différente. Pour la période qui va de la moitié du Ier s. apr. J.-C. jusqu'au IVe s., nous n'avons pas de noms de personnes qui peuvent rentrer dans le cadre de l'étude. Nous ne disposons que de quelques renseignements sur des intellectuels, parvenus jusqu'à nous par hasard. Telle est l'histoire que l'on lit dans la Souda (E 3770 Adler) relative au soldat thrace, Eutocius, qui arrive à Ascalon où il est reçu par un certain Craterus, un notable de la cité. Un autre témoignage vient du mythographe Fulgence, qui mentionne des écrivains d'Ascalon qui ont écrit sur les rêves (Antiphon, Filocorus, Artémon et Sérapion). D'autres sources permettent d'identifier deux rhéteurs qui ont écrit des commentaires sur les orateurs attiques, un mathématicien, qui s'occupa aussi d'astronomie ainsi que de philosophie aristotélicienne et peut-être d'autres branches du savoir, ainsi qu'un architecte, Julien d'Ascalon.

Le chapitre 6 est précisément consacré à Julien d'Ascalon, bien connu des spécialistes de métrologie. Un passage en revue de la tradition manuscrite et l'assimilation de l'architecte Julien d'Ascalon avec l'architecte Julien mentionné dans une lettre d'Énée de Gaza éclairent la personne et l'époque de Julien d'Ascalon ainsi que le contenu de ses écrits, qui comportent une table métrologique et des chapitres sur les lois de la construction et les habitudes de Palestine.

Le chapitre 7 évoque deux lieux saints à Ascalon : Asclepius ΛΕΟΝΤΟΥΧΟΣ (7a) et le Tsrif d'Ascalon (7b). (7a) Marinos de Naplouse, dans son Proclus ou Sur le bonheur (19), dit que son héros néoplatonicien a célébré dans des hymnes non seulement les dieux des Grecs, mais aussi « Marnas de Gaza, Asclépios λεοντοῦχος » et un nombre d'autres divinités locales. L'épithète est un hapax legomenon qui, d'après LSJ, signifierait « qui porte un lion », ce qui paraît étrange en parlant d'Asclépios, puisque l'animal le plus souvent associé à ce dieu est un serpent. En réalité, λέων peut désigner une sorte de serpent, comme l'indique le LSJ. Le Supplement au LSJ ajoute une référence à Julius Africanus, originaire d'Aelia Capitolina (Jérusalem). Il vécut donc non loin d'Ascalon. Il mentionne le λέων parmi un ensemble de serpents et ajoute une information sur sa présence en Syrie. (7b) Le Tsrif d'Ascalon est un des cinq lieux d'idolâtrie mentionnés par la Talmud babylonien.

Un appendice est consacré à l'héritage culturel latin et à la datation de Marianos d'Éleuthéropolis, un poète byzantin contemporain de l'empereur Anastase (491-518) qui composa des paraphrases en iambes d'œuvres d'auteurs hellénistiques comme Théocrite, Apollonios de Rhodes, Callimaque, Aratos et Nicandre. D'après la Souda (M 194 Adler), il serait le descendant d'une famille romaine de sénateurs, émigré à Éleuthéropolis en Palestine avec son père. On a abandonné aujourd'hui l'identification avec Marianos le Scholastique, l'un des auteurs d'épigrammes du cycle d'Agathias.

La troisième partie concerne la diffusion de la littérature latine en Palestine, sujet que l'auteur a déjà abordé antérieurement. 5 On sait que le latin était diffusé dans les provinces orientales de l'Empire comme langue de l'armée et de l'administration. En Palestine, comme dans le reste de l'Orient, le latin a représenté une réalité plus importante qu'on ne le pense généralement. Parmi les papyrus trouvés à Masada, on lit un vers de Virgile et une partie d'hexamètre d'un poète inconnu. Les fils d'Hérode furent éduqués à Rome, peut-être dans la maison de l'historien Asinius Pollion. Des inscriptions en latin (ou bilingues) étaient répandues en Palestine. On peut rappeler l'inscription trilingue (latin, grec, araméen) de la croix de Jésus de Nazareth. L'établissement de colonies romaines a favorisé la diffusion du latin. La langue de Rome était étudiée par des habitants de certaines villes comme Gaza, Césarée, Ascalon en vue d'entreprendre des études de droit dans la grande école de Beyrouth. Le témoignage de Libanios, qui résidait à Antioche, peut valoir aussi pour les cités grecques de Palestine. Nous connaissons bien le cursus de Grégoire le Thaumaturge (210/213-270/275), évêque de Néocésarée du Pont et disciple d'Origène. Dans son Remerciement à Origène, qu'il prononça probablement en 238, au moment où il quitte Césarée, il évoque son départ pour la prestigieuse école de droit de Beyrouth, « cité assez romaine ». Grégoire fait aussi allusion à la formation qu'il a reçue préalablement dans sa ville natale, où l'un de ses maîtres était de toute évidence chargé de lui enseigner le latin. À Nessana, ont été découverts des papyrus de l'Énéide de Virgile, dont certains avec traduction grecque. Le christianisme ne fut pas sans conséquence sur l'utilisation du latin en Terre Sainte : Jérôme, Rufin, la pèlerine espagnole Égérie, Sophronius, traducteur mentionné dans la Vie d'Hilarion de Jérôme. La littérature latine était diffusée en Palestine, comme le prouvent les traductions d'œuvres latines qui y ont été faites et la présence de trois écrivains latins d'importance : Commodien, qui serait de Gaza (la localisation de cet auteur dans l'espace et dans le temps est toutefois une des plus grandes énigmes de l'Antiquité), païen converti au christianisme, auteur d'un Carmen apologeticum et d'Instructiones, Eutrope, qui écrit, à la demande de l'empereur Valens, un abrégé de l'histoire romaine, de Romulus jusqu'à la mort de Jovien en 364, et l'auteur anonyme de l'Expositio totius mundi et gentium. On pourrait ajouter Priscien et, non sans des hésitations, Marianos d'Éleuthéropolis.

L'ouvrage rassemble incontestablement une grande quantité de données fort intéressantes et pourra rendre des services. On a toutefois un peu de mal à saisir la cohérence des trois parties formant cet ensemble. Quel lien peut-on établir entre la prosopographie (partie I), la longue série de chapitres centrés sur Ascalon (dont certains portent sur des points très précis) formant la deuxième partie et la problématique de la diffusion du latin en Palestine traitée dans la troisième section ? L'absence de conclusion est du reste révélatrice du fait que le livre est plus une juxtaposition de données qu'une réflexion d'ensemble sur la vie intellectuelle grecque en Palestine. La question très intéressante de la spécificité ou non de la Palestine comme province du monde grec ne reçoit pas vraiment de réponse ou plutôt cette réponse (négative) est donnée a priori dès l'introduction (p. 9) comme si elle allait de soi. La même question a été posée pour l'Égypte. Une comparaison entre ces deux provinces aurait pu être éclairante. En outre, le choix qui consiste à laisser de côté les auteurs chrétiens et juifs pour ne retenir que les intellectuels païens paraît difficile à justifier. Une telle dichotomie est artificielle. Les intellectuels chrétiens ne viennent pas d'un monde différent, n'ont pas reçu une éducation différente et s'intéressent à la grammaire, à la philosophie, à la rhétorique, aux sciences au même titre que les auteurs païens.



Notes:


1.   Sur l'École de Gaza, il faut à présent se reporter aux travaux d'E. Amato et de son équipe.
2.   Partie 2, chap. 4 = SCI 11, 1991/1992, 114-122 ; Partie 2, chap. 6 = JHS 112, 1992, 31-43 ; Partie 2, chap. 7a = Mnemosyne 65, 2012, 315-318 ; Partie 2 appendice = SCI 28, 2009, 113-116.
3.   Une carte aurait été utile.
4.   Les arguments à l'appui de cette thèse sont développés dans une étude antérieure : J. Geiger, Some Latin Authors from the Greek East, CQ 49, 1999, 606-610.
5.   J. Geiger, How much Latin in Greek Palestine ? , H. Rosén (ed.), Aspects of Latin. Papers from the Seventh International Colloquium on Latin Linguistics (Jerusalem, April 1993) , Innsbruck, 1996, 39-57.

(read complete article)

2014.07.52

Ingrid D. Rowland, From Pompeii: The Afterlife of a Roman Town. Cambridge, MA; London: The Belknap Press of Harvard University Press, 2014. Pp. 340. ISBN 9780674047938. $28.95.

Reviewed by Eric Moormann, Radboud Universiteit (e.moormann@let.ru.nl)

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Preview

This is an extremely well written book that keeps the reader (at least this reader) reading and re-reading from the first sentence onwards; it cannot easily be put aside. Rowland's scholarly interest in Pompeii apparently stems from her very diverse research on artists, art theory, and Italy. Trained as an art historian, but with a deep knowledge of Latin and Roman culture, the author succeeds in transmitting the fascination the extinct towns exerted on authors, artists, and travelers, including herself.

Rowland discusses evocations of Pompeii by travelers, writers, scholars, and film-makers. Each chapter starts with a 'protagonist', but she does not necessarily follow this person throughout the chapter. That makes the book much more vivid than a systematic discussion, but also less easy to briefly consult except by using the (good) index.

After telling of her first visit to Naples as a girl in 1962, Rowland evokes a return in 2013 with a long quotation from Leopardi's famous poem on flowering broom, about "Vesuvius the Exterminator" (sterminator Vesevo), since she sees broom among other flowers and plants embellishing and devastating the archaeological data. After a brief description of the 79 eruption, the reader gets some fragments of a poem by Giordano Bruno on Vesuvius. The account of the powerful 1631 eruption alternates with the story of the local saint Januarius (San Gennaro) and his cult. In chapter 3 vulcanological research by Lucas Holste (or Holstenius) and Athanasius Kircher brings us to the 17th century. Rowland quotes both scholars extensively in her own translations from Latin and makes them approachable for the modern readers. 1 A couple of archival documents show the difficulty Kircher met when he wanted to publish a scholarly book on phenomena seen during the eruption of 1660. She makes clear that Kircher's work on volcanoes was an important step forward in the eyes of modern vulcanologists, and places it in its Roman context. The last section of the chapter is on the earliest finds of Herculaneum around 1710, which Rowland elegantly connects with Holste's first mentioning debris from the ancient sites. In this way she closes the chapter and creates a perfect circle of seventeenth-century scholarship.

Chapter 4 is on eighteenth-century travelers to Herculaneum. Many quotations are from the widely read Philosophical Transactions of the Royal Society, and are by visitors like a certain Mr. Freeman and the painter George Knapton. These foreigners bring Rowland to a brief evocation of villa culture from antiquity up to the Kingdom of Naples. The reactions of eighteenth-century European visitors on seeing the mural paintings invite her to discuss a familiar topic, Renaissance evocations of antique frescoes in the circles around Raphael. And this is only the first half of the chapter! There follow sections on Venus, Priapus, depictions of sexual encounters, brothels, and sixteenth-century descriptions of various sexual positions, before returning to old Herculaneum and eighteenth-century Naples.

The reader may understand from the brief summaries of these longish chapters that Rowland's book is no linear and chronological account of the discovery of Herculaneum and Pompeii and its impact on western culture. She works highly associatively but never loses track of the subject she lays out at the beginning of each chapter. But let us follow her work somewhat further.

A very brief chapter on the earliest excavations in Pompeii is the prelude to the narrative of Mozart's visit to Naples and Herculaneum. We read about music in Naples and Mozart's visit in 1770 to the English ambassador, Sir William Hamilton, where he met William Thomas Beckford. Through Beckford's eyes we see one of the highlights in those days, the Temple of Isis in Pompeii, which he might have visited together with the young composer. I think that Rowland is right in being skeptical about an old suggestion that Wolfgang used his memory as the basis of one of his last works, Die Zauberflöte, especially because of the long gap in time and the involvement of Emanuel Schikaneder as the librettist and producer of the opera.2 A year later, the excavators discovered a group of eighteen victims in the Villa of Diomedes. Rowland describes various reactions (poems, stories, travelogues) about the impression of a female breast, and continues her historical tour up to the 1830s. Pride of place is given to Karl Bryullov's huge canvas "The Last Day of Pompeii" which inspired various authors including Bulwer-Lytton. Rowland detects various artistic sources in her thoughtful analysis. Chapter 8 ends with Robert Harris's 2003 novel Pompeii, the most successful novel since Bulwer-Lytton.

In chapters 9 and 10 we follow the development of mass tourism in the middle of the 19th century. Rowland pays especial attention to the excellent and deservedly famous travel books of Dickens and Twain.

With the portraits of Giuseppe Fiorelli (the brief chapter 11) and Bartolo Longo (the very long chapter 12) Rowland addresses the modernization of Pompeii and Italy in the late 19th century. Fiorelli organized the excavations in many new ways, managed mass tourism, and became the 'inventor' of the plaster casts of cavities, which continue to captivate visitors to the site. Longo created the new town of Pompei, for many devout Italians more famous than the adjacent excavations because of the Shrine of the Virgin of the Rosary. This is a fine piece of history writing, missing in almost all books devoted to old Pompeii and its fortune. In my opinion, chapter 13 on the commerce in cameos around Pompeii has little to do with the book's main subject. Chapter 14 introduces Renoir as one of many artists inspired by what they saw in Pompeii. Apart from still lives in Pompeian wall painting, nudes in these pictures would have incited him according to Rowland, but I rather tend to seeing the Raphaelesque nudes as major sources of inspiration, as does Rowland (pp. 221-224). In chapter 15, on ancient wall painting, Vitruvius and the late nineteenth-century scholar August Mau merge into a fine sketch of the study of Roman frescoes.3 Another visitor rarely recorded in other books is the future Japanese Emperor Hirohito in 1921. Hirohito's visit may have led to post-World War II Japanese interest in Pompeii, recalled briefly in the same chapter. A brief chapter is dedicated to the most important excavator of twentieth-century Campania, Amedeo Maiuri, and the American bombardment of the excavations in 1943. Unfortunately, Rowland does not work out the sketchy portrait of this fascinating, but also puzzling person who was capable of acquiring enormous funding for his many projects both under the Fascists and in post-war Italy. Apparently she is more in sympathy with Rossellini's 1954 Viaggio in Italia, a nowadays highly esteemed movie in which Pompeii (and Maiuri in person) play a brief, but important role in making the protagonists aware of their fate. Probably because of the psychological connotations of this film, Rowland inserts a brief analysis of Wilhelm Jensen's Gradiva, better known from Freud's analysis than as a novella of its own. The last chapters, no 19 and the "Coda", tie together some loose threads about modern tourism and management of the site. Rowland succeeds in reuniting the characters of the previous chapters and fantasizes about their reactions to the modern situation.

The book is a splendid potpourri of responses to old Pompeii. Rowland elegantly discusses many figures with reference to her own scholarship, especially Kircher, Vitruvius, and the art of Rome in the Renaissance. A reader who would like a chronological account of excavations and research at Pompeii should turn elsewhere, but every reader will find satisfaction in having come into contact with the peculiar Pompeii personalities depicted here.4 The illustrations are well chosen, but are not of high quality.



Notes:


1.   Though some original texts can be found in the notes, most are not included. This is true for other chapters as well. There are even examples of original archive materials quoted in translation.
2.   Rowland also discusses Mozart's free masonry and free masonry in Naples. See on Mozart's Magic Flute and all these matters also Jan Assmann, Die Zauberflöte Oper und Mysterium, Munich 2005.
3.   Rowland translated Vitruvius into English and knows his work very well. However, he cannot have described the Fourth Style (p. 235), which started in the era of Emperor Claudius, long after the 20s B.C., when Vitruvius – here portrayed as a catapult maker from Campania (p. 228), for which assumption there is no proof at all – wrote his text.
4.   There are some factual mistakes. I note them not as a new Beckmesser, but in the hope that a new edition may remediate them. Antonio Piaggio, the unroller of the Herculaneum papyri, came from Rome, where he was a Latin librarian in the Vatican library, not from Naples (p. 117). Beethoven cannot have written the music to a Rienzi after Bulwer-Lytton's 1835 novel (p. 137), since he died in 1827. The Sallustius of the 'House of Sallustius' portrayed by Bulwer cannot be the historian Gaius Sallustius Crispus (p. 142), who lived between 86 and 35 B.C. and had nothing to do with Pompeii. Fig. 14.2 (p. 215) is no "still life from Pompeii" but the lower section of a large mythological representation from the "Basilica" in Herculaneum, showing how Heracles finds his son Telephus in the mountains, fed by a deer. A small Medusa head from the Villa of the Papyri in Herculaneum has the strange caption "Diagonal painting on an ancient Roman wall painting from Pompeii" (p. 218). The narrative sometimes runs too fast: Rowland's jumping from Maiuri's work in the Villa of the Mysteries to a description of paintings in the House of the Menander, which, not being introduced explicitly, seem to belong to the Villa's decorations (p. 250). Small errors are very few. On p. 58: 1732, should be 1739/1740 (one of the first visits to the tunnels of Herculaneum); p. 128: 1538 should be 1828, the year of Bryullov's first visit to Pompeii (see p. 129).

(read complete article)

2014.07.51

Cyprian Broodbank, The Making of the Middle Sea: A History of the Mediterranean from the Beginning to the Emergence of the Classical World. Oxford; New York: Oxford University Press, 2013. Pp. 672. ISBN 9780199999781. $49.95.

Reviewed by Corinne Bonnet, Université de Toulouse Jean Jaurès (cbonnet@univ-tlse2.fr)

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Disons-le d'emblée: voici un livre d'une portée exceptionnelle auquel tous les spécialistes de l'Antiquité devraient se frotter. Après The Corrupting Sea, et dans une perspective sensiblement différente, l'ouvrage monumental de Cyprian Broodbank apporte un éclairage d'ensemble et de multiples éclairages sectoriels (sur des périodes, sur des régions, sur des processus) extrêmement stimulants. En ces temps de spécialisation sans doute excessive, il faut assurément du courage, de l'ambition, beaucoup de connaissances et de clairvoyance pour embrasser du regard le bassin de la Méditerranée tout entier, de sa formation (géologique) au seuil de l'ère classique. Ce n'est pas par hybris que Cyprian Broodbank s'est emparé d'un sujet aussi vaste, mais guidé par la conviction que la Méditerranée est la « cabine de pilotage » de l'histoire ancienne. Considérant à la fois, dans le sillage de Braudel, le milieu et les hommes, la longue durée et les rythmes variés de sa respiration, il retrace les étapes de la construction d'un espace-monde, disposant consciemment d'une certaine identité et d'une certaine unité avant tout relationnelles. En d'autres termes, c'est l'émergence d'un monde, d'un microcosme méditerranéen, d'une Méditerranée partagée, par delà les spécificités, qui constitue le fil rouge de l'enquête.

Avant d'en illustrer les articulations et les enjeux, soulignons la qualité de l'édition, accompagnée de photos magnifiques (certaines en couleurs), de cartes, de dessins, de schémas. L'excellent appareil illustratif contribue à l'immersion du lecteur dans l'environnement méditerranéen, avec sa profondeur chronologique et sa variété culturelle. La matière proprement dite est répartie en 11 chapitres denses, mais d'une grande lisibilité ; le style est alerte d'un bout à l'autre de ce volumineux essai. Le chapitre premier (A barbarian history) ancre le propos dans le contexte historiographique, notamment par rapport à Braudel, d'une part, Horden et Purcell, de l'autre, dont l'auteur retient trois éléments majeurs : la fragmentation de la Méditerranée en micro-régions constamment redéfinies par le travail de l'homme ; l'incertitude environnementale qui induit des prises de risque ; enfin, la mobilité et la connectivité assurées par l'espace maritime central. L'auteur précise aussi la trame chronologique et surtout son ambition d'échapper à une vision excessivement gréco- ou romano-centrée de la Méditerranée. C'est donc bien une « histoire barbare » incluant tous les « autres » qui est proposée, sans hiérarchie ni point de vue (sinon celui des sources), une histoire polyglotte et polyphonique, qui intègre notamment l'Afrique du nord, the great lacuna de ces études selon l'auteur, et la frange méditerranéenne de l'Egypte, souvent laissée aux seuls égyptologues. Archéologue de formation, Cyprian Broodbank fait remarquablement parler l'immense documentation issue des innombrables fouilles en Méditerranée, mais il ne néglige nullement les sources écrites, qu'il cite et interprète avec prudence et sagacité. D'une manière générale, sa prose est extrêmement bien informée dans un nombre impressionnant de domaines, ce qui n'est pas le moindre mérite de cette entreprise titanesque. Précisons encore qu'il affiche, dès le premier chapitre, le souci de prendre en compte les données relatives au changement climatique et à son impact sur la vie du bassin méditerranéen, sans verser dans le déterminisme. De même il revendique la nécessité de ne pas couper l'étude du passé des données du présent, notamment des enjeux (géo)politiques, économiques et sociaux liés aux relations nord-sud en Méditerranée et à la globalisation contemporaine.

Le chapitre 2 (Provocative places) s'attache à décrire et à interpréter les paysages de mer et de terre, les relations entre centre(s) et périphérie(s), le climat, la comparaison entre d'autres configurations de middle seas, de laquelle ressort le degré élevé de complexité et d'interaction de « notre » mer intérieure. Ce chapitre sert aussi à retracer la naissance géologique du bassin et les effets écologiques de la tectonique des plaques en termes de biodiversité, ressources… sans négliger de souligner que, partout, les hommes ont laissé leur marque sur ce milieu et l'ont constamment remodelé.

C. Broodbank adopte ensuite un découpage chronologique. Il commence voici 1,8 millions d'années et examine, aux chapitres 3 (The speciating sea) et 4 (A cold coming we had of it), le peuplement de la Méditerranée, s'intéressant en particulier à l'homme de Néanderthal et à l'homo sapiens, dans leur expansion respective. Dans la longue durée de la préhistoire, il souligne les facteurs d'innovation et de rupture tant sur le plan environnemental que culturel. Des formes de mobilité existent dès cette époque, mais varient considérablement dans leur ampleur et leur impact d'une région à l'autre. A partir de 10 000 av. J.-C. émergent de « nouveaux mondes » (chapitre 5 : Brave new worlds). Chypre entre dans l'histoire et les activités maritimes gagnent en autonomie, tandis qu'au Levant la « révolution néolithique » engage des mutations cruciales pour l'avenir du microcosme méditerranéen. La néolithisation touche, de proche en proche, entre 7000 et 5500 av. J.-C., l'ensemble de la Méditerranée sans pour autant la structurer de manière unitaire. Le chapitre 6 (How it might have been) traite d'une période négligée, celle qui va de 5500 à 3500 av. J.-C., période d'éclosion de nouvelles communautés, notamment dans les milieux insulaires qui joueront désormais un rôle majeur dans les échanges. C'est aussi l'époque où émerge la métallurgie dont le poids ne cessera de croître localement et globalement. Le chapitre 7 (The devil and the deep blue sea) couvre la période allant jusqu'en 2200 av. J.-C., soit le long IIIe millénaire, avec son climat plus sec qui modèle l'environnement méditerranéen à peu de choses près tel que nous le connaissons. C'est aussi l'époque de l'émergence et la diffusion (par ondes d'émulation) des sociétés urbaines (the first superpowers) au Levant et en Egypte, avec tout ce que cela implique d'objets (par exemple : la voile), de techniques par exemple : l'écriture), de pratiques, de stratégies, de valeurs et de croyances qui irriguent peu à peu l'aire méditerranéenne. C'est une période qui voit les activités se spécialiser et les relations sociales se hiérarchiser, produisant de l'inégalité et des discours symboliques légitimant les pouvoirs en place. Petits et grands seigneurs inscrivent leur domination dans le territoire, dans le paysage, dans les usages, tandis que l'expansion des horizons du voyage est source de richesse et de distinction. Des réseaux se mettent en place, qui stimulent les innovations, en particulier au départ de la Méditerranée orientale, particulièrement rayonnante. La connectivité ainsi amorcée se renforce durant le Bronze Moyen et Récent, traités dans le chapitre 8 (Pomp and circumstance). Entre 2200 et 1300 av. J.-C., en effet, les données convergent de plus en plus et donnent à voir un monde « global » au sein duquel les unités régionales cohabitent, co- évoluent, interagissent de plus en plus. Les sociétés urbaines et palatiales se renforcent, se multiplient, produisant des biens, des échanges, des savoirs qui se croisent et s'influencent mutuellement, mais générant aussi tensions, violences et déséquilibres au sein des 15 millions environ d'humains qui peuplent l'aire méditerranéenne à cette époque. C. Broodbank a raison de se prémunir contre une lecture évolutionniste et « progressiste » de l'histoire, comme si connectivité rimait avec grandeur et bonheur. La multiplication des sources, archéologiques et écrites, permet de restituer un monde grouillant d'entreprises, d'expériences et d'expérimentations au sein duquel pourtant « a greater whole », un « theatre of interaction » se dégage avec force, qui demeure cependant en grande partie anarchique et a des effets encore limités sur les sociétés concernées. Il est impossible de rendre compte ici du détail des dossiers remarquablement traités par l'auteur : Avaris, Ugarit, Amarna, Uluburun, Marsa Matruh… Les données sont abondantes, précises, soigneusement interprétées ; les conclusions intermédiaires, toujours nuancées, la structure clairement marquée aident efficacement le lecteur face à la profusion d'informations mobilisées et d'analyses. La mobilité accrue, des hommes et des empires, l'enrichissement différencié des élites et des masses produisent des effets contrastés, y compris sur la structuration de l'espace et des paysages, qui débouchent, à la période suivante, sur de fortes turbulences.

Le chapitre 9 (From sea to shining sea) embrasse la période allant de 1300 à 800 av. J.-C. Désormais la métallurgie du fer se répand ; l'ubiquité de ses minerais rend caduque toute organisation centralisée. Qualifié d'antimonopolistic, le fer symbolise une époque à la recherche d'équilibre nouveaux au sein d'un espace méditerranéen caractérisé par des dynamiques à la fois centripètes et centrifuges. C'est le paradoxe de cette Méditerranée des réseaux, bien étudiée par Irad Malkin, qui, une fois métabolisées les mutations (ou catastrophes) des XIIIe et XIIe siècles, se reconstruit dans l'interdépendance maritime. Tel est le contexte évolutif qui donne naissance à la Méditerranée du Ier millénaire avec « the hugely dynamic, volatile and potentially destabilizing, power-diffusing cultural and economic practices that people living around and in it were able to promote ». C'est alors qu'entrent sur la scène les Phéniciens qui s'échappent du triangle formé par le Levant et Chypre pour remplir l'espace méditerranéen, stimulés par le vaste marché de l'empire assyrien. Le grand chaudron méditerranéen accueille leurs entreprises multidirectionnelles, ainsi que celles des Etrusques, des Grecs, bientôt des Carthaginois, ne laissant aucune région de côté, préparant ce qui deviendra un jour l'« empire méditerranéen ». Le chapitre 10 (The end of the beginning) s'arrête en 500 av. J.-C. et, telle la 8e symphonie inachevée de Schubert, amorce des mouvements, des développements dont le lecteur devine l'aboutissement. La Méditerranée a pris son envol ; la percolation des produits orientaux dans le bassin de l'Egée d'abord, jusqu'au détroit de Gibraltar ensuite trahit un monde de plus en plus globalisé. L'acquisition de l'alphabet et sa diffusion y contribuent, ainsi que les besoins des élites et le puissant processus des diasporas qui implantent sur le pourtour de la Méditerranée le modèle de la cité protégée par ses dieux tutélaires, mobiles eux aussi. Chaque cité, chaque communauté veille à définir son identité, tout en construisant des passerelles à l'adresse des « autres » ; entre le niveau collectif et le niveau individuel, les imbrications sont multiples, qui favorisent la multiplication des initiatives, l'effervescence des activités économiques. C'est le début d'un big bang qui fait littéralement exploser les frontières et dilate l'espace méditerranéen de l'Atlantique à l'Indus. La fluidité que Cyprian Broodbank observe dans les premiers siècles de l'Age du Fer cède cependant peu à peu la place à des cristallisations autour de pouvoirs hégémoniques : Athènes, la Perse, Carthage, Syracuse, bientôt Rome. Les appétits attisent les tensions et c'est depuis la rive de Salamine, tout en regardant en direction d'Uluburun ou de Marseille, sans rien perdre de la profondeur acquise au long du parcours, que l'auteur dresse un bilan provisoire dans le chapitre 11 (De profundis). Non, souligne-t-il judicieusement, toute cette histoire ne correspond pas à un flux unique et continu : toute lecture téléologique est vouée à l'échec. La Méditerranée est habitée, traversée de cycles, de fractures, de tensions, par delà la tendance générale à une montée en puissance et en connectivité. C. Broodbank revisite alors les trois éléments majeurs hérités de Horden-Purcell : micro-écologies, connectivité et incertitude. Il montre bien que le régime d'interdépendance a des intensités et des rythmes différents selon les régions, mais qu'il donne néanmoins naissance à un monde consciemment méditerranéen. « When the Persian king Xerxes, enthroned above the battle, looked down on the melee of metal, wood and humanity, he was staring unknowingly through the defeat of a day, and deep into the Mediterranean's past ».

Telle est la dernière phrase d'un beau et grand livre, doté de bibliographie (où la littérature anglo-saxonne domine de manière sans doute excessive au regard de la qualité des travaux dans d'autres langues) et d'index (myopes s'abstenir !). Il arrive que l'auteur se laisse prendre dans le piège d'un certain déterminisme ou évolutionnisme, comme si, décidément, le siècle de Périclès devait marquer l'apogée de la Méditerranée aussi. Mais ce serait lui faire un mauvais procès que de mettre en avant ces quelques moments où la vigilance méthodologique faiblit. La lecture polyphonique de la Méditerranée que propose C. Broodbank est très enrichissante et convaincante ; elle échappe au mythe du « berceau de la civilisation » et analyse remarquablement la richesse et la complexité du pouvoir structurant de l'espace maritime tout au long de l'histoire. On terminera donc par des mots d'admiration face à un travail aussi ample que fin, ponctué d'analyses prudentes et pourtant audacieusement surplombantes. The making of the Middle Sea, après The Corrupting Sea, est un instrument de grande valeur pour penser l'histoire de la Méditerranée dans sa diversité et son unité.

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2014.07.50

Michael Silk, Ingo Gildenhard, Rosemary Barrow, The Classical Tradition: Art, Literature, Thought. Malden, MA; Oxford; Chichester: Wiley-Blackwell, 2014. Pp. 520. ISBN 9781405155496. $139.95.

Reviewed by Anne Mahoney, Tufts University (anne.mahoney@tufts.edu)

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Preview

The principal thesis of this book is that "the classical tradition is both so integrally and diffusely relevant to Western culture that much cultural development that seems unrelated to it is either implicated in it, even if (like Christianity) ultimately independent of it, or else arises, insignificant part, out of it, even in reaction to it" (p. 248). The authors acknowledge that "readers may be wondering: is there any part of Western experience that does not, in our view, somehow belong to the classical tradition? … We seem to feel justified in detecting relevance almost everywhere. Well, so we do" (p. 241). And they claim that "every section is intended to contribute to a critical reappraisal of the [classical] tradition as a whole" (p. 8).

It's a big project. If the classical tradition is relevant to everything in Western culture, or nearly so, then a history of that tradition ends up being a history of Western art, literature, and thought generally — and this in only 432 pages of text (plus plates, bibliography, and index). Thus the book is dense book, but rewarding, bringing together Petrarch and Winckelmann (sect. 29), Machiavelli and Wagner (sect. 31), the Pléïade and the post-modernists (e.g. in sect. 25). As the authors point out in the prologue, though, it's not an introduction to the study of the classical tradition, nor is it a survey or catalogue. Rather, it is "a rereading, however partial, of Western culture itself in the perspective of the classical" (p. ix). Nor is it a collection of essays, in the style of a "companion to" or "encyclopedia of" the classical tradition.1 It is a sufficiently unusual project that the prologue spends almost as much time saying what the book is not as explaining what it is.

Certainly the classical tradition is important to Western culture, and we might argue that part of the business of classical scholarship is to study Western culture (of any period) using classical antiquity as a lens, or a foil. But this book goes further, arguing that even though "some components of Western experience were never part of the classical tradition in the first place" (p. 243, referring specifically to Judaeo-Christianity and to the Germanic languages), nonetheless that tradition is fundamental, even (though this is never stated quite so bluntly), the most fundamental component of Western culture. This may go a bit far. On the other hand, taking the classical tradition as a starting point for a broad explication of Western culture is appealing. Moreover, the authors also propose to take Western culture as a whole as a starting point for the study of the classics (cf. p. 222-223), a relatively novel idea. The book is provocative, and specialists in various sub-fields from art history to political theory may have their own responses to it; as a philologically-inclined generalist, I find the argument basically convincing.

What the authors mean by "the classical tradition" is "reflexes of, uses of, reconstitutions of, or responses to the ancient world from the disintegration of the Western Roman Empire to our own day" (p. 4), where "the ancient world" is limited to ancient Greece and Rome (not, say, Egypt or India), and the reflexes, uses, and so on take place in the Italian, French, German, and Anglophone cultural traditions (p. x). 2 They distinguish the study of the classical tradition from the study of the reception of Greece and Rome in these later traditions: the concepts overlap, but are not the same. Reception can include reception within antiquity, for example Ovid's response to the Aeneid. And the classical tradition includes engagements that are not really reception: the example the authors suggest is Milton's responses to Vergil (p. 5). But for these authors the most important distinction is that "whereas 'classical' and 'tradition' tend to prompt consideration of value, 'reception' does not" (p. 5); they see reception study as "generally preferring cultural-historical engagement … to critical engagement" (p. 5).

The idea of "use, reconstitution, or response" to the Greco-Roman world is straightforward enough. "Reflex," on the other hand, is new here. The authors borrow the term from historical linguistics: as French mère and Spanish madre are reflexes of Latin mater, so various cultural practices in later Western culture may be reflexes of Greek or Roman practices. In particular, the Romance languages themselves are reflexes of Latin (and Modern Greek of Ancient Greek), though they are in no sense "receptions" of the earlier languages (p. 4-5). This broad concept goes a long way toward justifying the strong claim that the classical tradition pervades Western culture. Some of the reflexes the authors identify are drama of all sorts, from commedia dell' arte to opera (p. 123-127); architectural forms, notably the dome (sect. 20); and the political notions of "democracy" and "republic" (sect. 26). That is, these are treated as survivals, or more or less direct descendants, of ancient practices.

The book is divided into five parts (plus an epilogue), each divided into sections. The first part, "Overview," covers the history of the classical tradition in education, art, literature, language, and popular culture. It is organized by themes rather than chronologically. The first couple of sections give an overview, and then we have sections on "Authority and Authorities" (sect. 5), "Love Guides" (sect. 9), "Popular Culture and Its Problematics" (sect. 12), and so on. As the authors put it, "Our aim, in part I of this book, is to get the overall shape of the tradition into view" (p. 13).

The remaining, rather shorter, parts take up four possible ways of conceiving or analyzing the classical tradition. Part II, "Archetypes," discusses three striking reflexes: the dome (sect. 20), the hero (sect. 21), and literary genre (sect. 22). The first two sections are relatively unproblematic. The discussion of the technological and social history of concrete in section 20 (p. 257-259) is surprisingly interesting; apparently by the time of Palladius, concrete "is already falling out of favour for major projects" (p. 258), and although Renaissance architects had surely read what Pliny and Vitruvius say about it, they seem to reject building with layers of concrete poured into molds as inelegant, even "slapdash" (p. 259). The roll-call of heroes from Homer to Hollywood in section 21, covering familiar ground well, concludes that despite all the changes in society, culture, and taste, "the heroic imperatives retain their force" (p. 275).

The third section of this part (section 22, "Word-Genres") is more challenging. Naturally, the idea of literary genres is not necessarily classical, but the particular genres we have, or at least their names, and our idea of what makes a text literature, come from antiquity, though at various times writers have been closer to or farther from what they perceived as "classical" genre norms. The authors observe that up to about the 18th century "it is almost always assumed that, across the range of literature, prose or verse, the ancient categories are permanent realities" (p. 278), that the literary forms we inherit from the Greeks and Romans are the only ways to think about literature. But thereafter, even if some of the names remain (like "epigram" or "comedy," p. 283), the rules change. What "comedy" means to us is not what it meant to Aristophanes or Plautus, and we have a whole host of genres that Aristotle or Horace would never have conceived of. The authors observe that in classical Greece and Rome, a genre is defined by its form and its context, but our "modern quasi-generic classifications are generally based on content, with no formal or contextual basis" (p. 283 n. 43). On the other hand, they recognize not only content classifications (they mention "prison literature" as an example, p. 283) but also new forms, such as blogs. Indeed, the discussion seems to treat "blog" as a new genre, but surely a blog is just a series of essays (a long-established genre). That blog entries are posted to the web rather than published in a magazine or collected as a diary seems to be secondary. In any case, the classical "archetype" in the authors' analysis of literature is "the association of poetry and narrative fiction as the effective heartland of literature" and the distinction between literary and non-literary prose (p. 281). That is, they claim that the idea that the most important, highest, most "literary" genres are verse, or tell stories (ideally both), is a classical reflex, as is the idea that some prose is literary and some is not. Yet if, as the authors put it, "our 'literature' is indeed the modern instantiation of an ancient archetype" (p. 281), the resemblance seems to be more in the ways of talking about literature than in ways of doing it. We have dropped some genres (speeches in court or in the Senate no longer count as literary, and epic poems are rarely written nowadays) and changed the rules or forms of others (our plays are in prose, not verse), but we still use the classical terms, even though they arouse different expectations (p. 283).

Part III, "The Imaginary," considers three large ways of conceiving of the world: myth (sect. 24), cities, and Rome in particular (sect. 25), and forms of government (sect. 26). This part ends with a section on "The Order of Things" (sect. 27): what is a human being, and how does such a creature fit into the wider world? The authors mean "the imaginary" in its culture-theoretical sense, the way a culture thinks about the world, or the images people in the culture have of their own existence (p. 290, quoting from Charles Taylor's Modern Social Imaginaries). Myth is one way of imagining the world, here defined as "a traditionally based story of gods or heroes, or equivalent" (p. 292). These stories are "a favourite source of material" and "a common point of reference" (p. 293) in literature, the visual arts, opera, and popular culture. Artists in all media may respond to a particular version of a myth (for example, a specific Greek play or an episode in Ovid's Metamorphoses), but they may simply use the story itself, in one of its versions, or even a motif or detail from the myth, without engaging any single predecessor. That is, "writers (as also artists) acknowledge the identity and integrity of a myth in the very act of rewriting it" (p. 298). The authors suggest "that premodern art and literature tend to assimilate myth, whereas compositions from — at least — the last hundred years or so tend to displace and detach" (p. 303), yet in all periods artists respond to "the distinctive nature of Greek myth, in the developed form it acquires in Greek poetry and art," namely that it "unites the inscrutable and the realistic, the metaphysical and the experiential" (p. 303); this characterization seems to apply best to Greek tragedy, and the example the authors give is Euripides' Hippolytus, which "unites the arbitrary power of cosmic forces with the specifics of a young man's psycho-social condition and his stepmother's all-too-personal dilemma" (p. 303). That union is Euripides' work, and another writer, then or now, might make the "cosmic forces" less prominent, less inscrutable, or make the young man less aggressively virginal. The authors briefly discuss Sarah Kane's 1996 play Phaedra's Love and Racine's Phèdre, p. 301-302, as examples of "displacing and detaching" the myth from Euripides' version.

Section 25, "The City: Rome," surveys the history of responses to Rome, from Cicero and Ovid, neither a native Roman, both lamenting their exile, to Mussolini's proposed urban renewal. And section 26, "Forms of Government," sketches a history of political theory. The authors note that "Greek political thought focuses on the use and abuse of power," while Roman theory is more concerned with "communal values and contractual law" (p. 323). The examples, vocabulary, and conceptual categories of both Greek and Roman political thinking are the direct ancestors of our own political theory. The final section in this part, "The Order of Things," considers humanity and humanism in philosophy and the arts: how people have posed and answered the question "what is a human being?" By "humanism" here the authors refer to "various world-views in which humanity occupies a privileged position" (p. 332), in particular the classical tradition itself ("investment in classical views of humanity as secular alternatives to those enshrined in the Bible," p. 333) and the idea that people can and should be improved through education. They acknowledge that humanism is, and has always been, "a contested ideal" (p. 338), and that the traditional, classical understanding of what it is to be human can be challenged; they offer no answer to "what is a human being?" beyond suggesting that, for us as members of Western culture, the answer will come from the classical tradition.

Part IV, "Making a Difference," presents three pairs of responses to antiquity. First are two "great creative-critical figures" (p. 343) who shaped their eras: Petrarch and the Renaissance, and Winckelmann and 18th-century German Hellenism (sect. 29). Next are two texts, more influential in the modern world than they were in antiquity: Vitruvius's De Architectura and [Longinus]'s On the Sublime (sect. 30). Finally come two men who used classical antiquity to propose plans of action: Machiavelli in political theory and Wagner in music (sect. 31). None of these seems like an obvious pairing, and the authors generally do a good job bringing out the essential similarities and illuminating differences. For Petrarch and Winckelmann, for example, the key similarity is "the extraordinary engagements with the classical past that these two great originators lived for and by" (p. 357). Both De Architectura and On the Sublime were more influential in the Renaissance than in antiquity, and though neither has been taken as a rule book in a long time, "the categories and perspectives they have engendered" (p. 374) are still fundamental. Lastly, Machiavelli and Wagner made use of antiquity without directly imitating ancient models. The analysis of each man's career is good but here the juxtaposition seems forced. The authors say this pairing "shows up two contrasting ways in which the classical past can help to shape aspirations and imperatives to action, in an imperfect world" (p. 381), but Wagner's respect for Aeschylus hardly seems like the most fundamental driving force in his career. The composer's essay Die Kunst und die Revolution of 1849 "acclaims Aeschylean drama in its festival setting" (p. 384), treating tragedy of the early and middle 5th century as the highest expression of its society, until the "revolution" of the Periclean age introduced decline and decadence. The authors observe that "it is easy to criticise Wagner's view of Greece" (p. 387), and go on to do so cogently, concluding that, "details apart, the Greeks form no part of Wagner's edifice" (p. 389). Both Wagner and Machiavelli "believe that we can (even must) learn from antiquity," and "the two present a provoking comparison and contrast" (p. 390), we are told, but their uses of antiquity are so different that there seems to be little we can learn from putting them together.

Part V, "Contrasts and Comparisons," looks at three different fields, painting, political thought, and poetry. The goal is to bring out "an implicit contrast between the three fields, the responses to antiquity (direct or indirect) characteristic of each, and the different kinds of issues that arise in each" (p. 393). First, section 33 on painting looks at how Titian, David, and de Chirico handled the female nude, which the authors call "a symbol of the classical tradition in art" (p. 396), going back at least to Praxiteles. Next, Hannah Arendt, Karl Popper, and Leo Strauss represent political thought (sect. 34), and the section looks at their responses to totalitarianism and, in particular, to Nazi Germany, as well as their readings of Plato. This section draws no clear conclusions; it juxtaposes the three modern theorists without really comparing them. Finally, in section 35 we have three poets and their differing poetic languages: Milton, Tennyson, Eliot. Milton's place in the classical tradition is called "straightforward and coherent" (p. 426), while the other two poets "raise hard questions about the possibilities of classicizing in an increasingly recalcitrant age" (p. 425). These three sections are closer to reception studies than most of the rest of the book (as the authors indicate, p. 393), though still informed by the book's larger goal of assessing and evaluating the tradition and its uses.

For me, the heart of the book is near the end of part I: "Science and Sensibility" (sect. 16, p. 199-223), which considers classical scholarship as a scientific discipline, or rather several disciplines, of which they have most to say about archaeology and philology (narrowly construed). The section first sketches the history of archaeology from the Renaissance, framed as a story of increasing professionalism and also of growing national sponsorship, driven at least in part by ideology. Then attention turns to philology, with its "claim to centrality within the classical tradition itself" (p. 203); although philology includes linguistics (especially historical), metrics, and literary study, the authors here talk almost entirely about textual criticism. They even recognize a temptation "to identify a rigid opposition — between historical research and orientation in the present, between scholarship and significance, between historicism and humanism, between dry-as-dust philologists devoted to the production of knowledge for its own sake and artists, educators and cultural critics who keep the tradition alive within society at large" (p. 219). Of course it isn't so simple, as the authors acknowledge in the very next paragraph: application of "the meticulous and methodical habits fostered by philology" (p. 220, describing the alternative to that rigid opposition) doesn't turn classical scholarship into useless, dry work, nor does it turn it into precise, clear mathematics. We need both science (precise scholarship) and sensibility (attention to meaning). The authors suggest that study of the classical tradition may be a prerequisite to reshaping classical studies as a discipline, which could allow classicists "to influence the wider world in turn, and not least by the reminder that they are the custodians of value in a special sense" (p. 223) — an optimistic proposal for the field.



Notes:


1.   Contrast A Companion to the Classical Tradition, ed. Craig Kallendorf (Blackwell, 2007), or The Classical Tradition,, ed. Anthony Grafton, Glenn W. Most, Salvatore Settis (Harvard, 2010, reviewed at 2013.01.44).
2.   The authors acknowledge that they are omitting both Byzantium and Spain, to focus on the "undoubted heartland" of the classical tradition (p. 7).

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2014.07.49

Glenn W. Most, Alice D. Schreyer (ed.), Homer in Print: A Catalogue of the Bibliotheca Homerica Langiana at the University of Chicago Library. Chicago: University of Chicago Press, 2013. Pp. viii, 339. ISBN 9780943056418. $55.00.

Reviewed by Fred W. Jenkins, University of Dayton (fjenkins1@udayton.edu)

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M.C. Lang devoted much of his life to assembling a marvelous collection of Homerica, which he then donated to the University of Chicago Library; this is a catalogue of his collection. A rather charming introduction by Lang describes his motives and interests as a collector, as well as the nature of the Bibliotheca Homerica Langiana. The catalogue proper follows, with sections devoted to Greek editions (A); English translations (B); translations into other languages (C); scholarly works (D); and illustrations, facsimiles, and manuscripts (E). Essays by Glenn Most and David Wray on aspects of the history of the reception of Homer conclude the volume. There are many excellent illustrations scattered throughout the book.

Section A includes 33 editions of the Greek, chosen based on their significance. These range from Chalcondylas' editio princeps (1488) to Eduard Schwartz (1924). Annotations highlight the history and importance of each edition, with emphasis on its importance for the transmission and editing of the text, printing and publishing history, and the reception of Homer. They do not include the full title-page transcriptions, collations, and references to standard bibliographies that are typical of such catalogues, although there are occasional notes on special features of individual copies.1 Each annotation includes a brief bibliography; these are generally useful although they sometimes have surprising omissions (noted at the end of the review).

Section B (English translations) is subdivided into complete works, the Iliad, the Odyssey, partial translations, and retellings for children. Lang aimed at completeness in full translations of the epics into English; those few missing from the collection are listed on p. 16. Annotations discuss the accuracy, literary qualities, and critical reception of each, along with any significance for the history of printing and publishing. The bibliographies often include contemporary reviews as well as biographical references on translators. One especially useful feature is the inclusion of the first two lines of Homer from each English translation, so that readers can get a quick taste of each and readily compare one to another. Section C covers translations into other languages in much the same fashion, albeit much more selectively.

Most readers will find Section D (scholarship) the least satisfying. It is by far the most selective, including only fifteen works that focus on the Homeric Question; these extend from the earliest printed edition of the scholia (1521) to Robinson Smith's The Original Iliad (1930). While Lang is certainly entitled to claim collector's privilege in this, many will miss their own favorite landmarks of Homeric scholarship. The most notable omission, Wolf's Prolegomena ad Homerum (1795) is pointed out, but not explained, in both the preface and introduction (vii, 12). Many other notable works of scholarship do make their appearance in the annotations throughout the catalogue, which together provide an opportunity to follow the development of scholarship over time. For example, Bentley's rediscovery of the digamma and its adoption in editions of Homer can be traced through the notes of A19, A23, A25, and A28. Section E completes the catalogue with two facsimiles, a collection of illustrations, and an eighteenth-century manuscript Latin translation of the Iliad.

Following the catalogue is Glenn Most's essay "A Shaggy-Dog Story: The Life, Death, and Afterlives of Odysseus's Trusty Dog Argus." After a modern reading of the story, Most traces references and interpretations from ancient times to the Renaissance. He concludes by looking at how several translations included in the Bibliotheca Homerica Langiana present the story: Chapman (B1), Ogilby (B47), Hobbes (B48), Pope (B49), and Voss (C13).

Last is an essay by David Wray, "Quarreling over Homer in France and England, 1711-1715." Wray examines the Homer Quarrel of those years, essentially an outgrowth of the Querelle des Anciens et des Modernes (or Battle of the Books, as often styled in English, following Swift). Throughout he discusses the translations of the Iliad published in those years by Dacier (C5), Ozell (B8), de la Motte (C6), and Pope (B9).

There are some lapses, mostly bibliographical in nature. It is surprising that Philip H. Young's The Printed Homer: A 3,000 Year Publishing and Translation History (Jefferson, NC: McFarland, 2003) is nowhere to be seen in the bibliographies. In general, the bibliographies include a generous sampling of standard reference works, although there are occasional oddities. As for histories of scholarship, Sandys is cited often, Wilamowitz rarely, Pfeiffer not at all. The Oxford Dictionary of National Biography is frequently cited for British scholars and translators, but the American National Biography is not, although it has relevant entries on such figures as Milman Parry (D14) and Richmond Lattimore (B37/B77). Some examples of works that might profitably have been consulted and other issues in individual entries follow. These are minor flaws in a very good book; I note them solely to direct interested readers to additional resources that they might otherwise miss.

A1 (Chalcondylas) Howard Jones, Printing the Classical Text ('t Goy-Houten: Hes & de Graaf, 2004) has much on early Greek printing and on this specific edition. While strictly speaking this is, indeed, "the first printed Homer,"as claimed in the annotation (p. 19), it was preceded by an edition of the pseudo-Homeric Batrachomyomachia (Brescia, 1474), the first printed Greek text.

A2 (Aldus) Martin Lowry, The World of Aldus Manutius: Business and Scholarship in Renaissance Venice (Oxford: Blackwell, 1979) is still the best general treatment of Aldus. Also, Nicolas Barker, Aldus Manutius and the Development of Greek Type & Scripts in the Fifteenth Century (2nd ed., New York: Fordham University Press, 1992) represents a significant advance on the venerable works of Proctor and Scholderer that are cited in the entry.

B37/B77 (Lattimore) Hugh Lloyd Jones, "Welcome Homer," New York Review of Books 38.4 (February 14, 1991) has many perceptive comments on Lattimore's translations. 2

B41/B74 (Fitzgerald) omits two notable interviews: Peter Geller, "What Appears to Be Impossible Is Always Tantalising," Harvard Magazine 76.10 (June 1974): 40- 50, and Edwin Frank and Andrew McCord, "Robert Fitzgerald: The Art of Translation I," Paris Review 26 (1984): 39-65.

B44/B83 (Fagles) omits a valuable interview: Patricia Storace, "Robert Fagles: The Art of Translation II" Paris Review 41 (1999): 142-164.

B69 (Lawrence) quotes several less than favorable reviews on Lawrence's Odyssey, but might more effectively have mentioned some of the many misgivings Lawrence himself expressed about it in his letters, such as: "I have grave doubts about that book. The translation is too unfaithful, too deliberately unfaithful."3

It has often been noted that the history of classical philology is largely coextensive with the history of the editing and reception of the Homeric epics.4 Classicists will find that Homer in Print offers an inviting and enlightening excursion into the history and reception of Homeric epics and, by extension, into the broader history of their discipline. Bibliographers and book collectors will also find much of interest in its pages. Nor should either neglect the excellent associated online exhibit Homer in Print.



Notes:


1.   For an example of the more common approach, see Craig W. Kallendorf, A Catalogue of the Junius Spencer Morgan Collection of Virgil in the Princeton University Library (New Castle, DE.: Oak Knoll Press, 2009).
2.   Reprinted as "Translating Homer" in Hugh Lloyd Jones, Greek in a Cold Climate (Savage, MD: Barnes and Noble, 1991), 1-17. The review is cited in the annotations to B45 (Reck) and B80 (Mandelbaum).
3.   Malcolm Brown, ed., T.E. Lawrence: The Selected Letters (New York: Norton, 1989): 532-533. David Garnett's The Letters of T.E. Lawrence (London: Jonathan Cape, 1938), the only edition cited in the bibliography of B69 lacks a number of relevant letters about Lawrence's translation of the Odyssey that are found in later collections.
4.   See most recently James I. Porter, "Homer, Skepticism, and the History of Philology," in Modernity's Classics, edited by Sarah G. Humphreys and Rudolf G. Wagner (Berlin: Springer, 2013), 261-292.

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2014.07.48

Noémie Villacèque, Spectateurs de paroles! Délibération démocratique et théâtre à Athènes à l'époque classique. Histoire. Série Histoire ancienne. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2013. Pp. 432. ISBN 9782753522145. €20.00 (pb).

Reviewed by Anne-Sophie Noel, laboratoire HiSoMA (anne-sophienoel@orange.fr)

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Table of Contents

Le titre de cet ouvrage, issu d'une thèse de doctorat, provient d'une phrase que Cléon aurait prononcée en 427 avant J.-C. selon l'historien Thucydide : il aurait qualifié les citoyens assemblés de « spectateurs de paroles et [d'] auditeurs d'actions » (III, 38, 4). Noémie Villacèque propose de prendre cette citation pour point de départ d'une histoire du topos de la théâtralisation du politique. Elle se donne alors pour projet d'analyser les interférences entre le théâtre et les pratiques délibératives des citoyens athéniens pendant la période classique – des premières assemblées à la fin du VIe siècle jusqu'en 322 avant J.-C.

Se situant dans le sillage de travaux d'anthropologues qui se sont intéressés aux mécanismes du pouvoir et aux pratiques d'assemblée, de politistes qui ont interrogé la notion de politique-spectacle et d'historiens qui ont étudié le phénomène à l'époque romaine ou à celle de la Révolution française, l'auteur adopte une démarche qui emprunte à plusieurs champs disciplinaires : l'histoire, l'anthropologie, les sciences politiques, mais aussi la philologie, dans la mesure où son enquête se fonde principalement sur des sources littéraires – les œuvres conservées d'Eschyle, Sophocle, Euripide, Aristophane, Thucydide et Xénophon, les orateurs attiques, Platon et Aristote. Le recours aux sources iconographiques est limité : en effet, les représentations d'assemblées politiques ou judiciaires sont extrêmement rares pour cette période (ne se trouve mentionnée que la stèle ornée d'un bas-relief représentant Dèmos couronné par Dèmokratia, SEG XII, 87). Les sources épigraphiques sont également peu présentes dans cette étude. En revanche, Noémie Villacèque confère une place légitime à l'archéologie, en rendant compte des hypothèses les plus récentes sur la topographie des lieux de rassemblement du peuple athénien : le théâtre de Dionysos, les espaces judiciaires et la Pnyx, dont l'auteur nous donne des représentations concrètes grâce aux illustrations qui figurent en fin de volume.

Après un chapitre préliminaire, qui rend compte du fonctionnement du régime démocratique de 508 à 429 avant J.-C. et remet en cause la doxa d'un régime démocratique fondé sur une dichotomie entre gouvernants et gouvernés, l'ouvrage se divise en trois parties, selon une logique spatiale : l'auteure propose d'emmener successivement le lecteur au théâtre, au tribunal, puis à l'assemblée.

La première partie, consacrée aux pratiques délibératives prenant place au théâtre de Dionysos, étudie l'attitude du dèmos spectateur des représentations dramatiques. Le public athénien, loin d'être passif et apathique, était un public qui participait activement aux représentations. Pour le montrer, l'auteure examine, dans les deux premiers chapitres, les adresses au public dans les comédies d'Aristophane puis dans la tragédie – cette dernière question est abordée à travers une analyse du rôle du messager tragique, que l'auteure décrit comme proche par son statut et sa fonction des « citoyens-spectateurs » qui constituent le dèmos. Un troisième chapitre rend compte des assemblées politiques qui avaient lieu dans le théâtre de Dionysos ainsi que dans les théâtres des dèmes.

La deuxième partie est consacrée à l'examen du topos de la tribune judiciaire comme « scène tragique » (p. 168). L'auteure se propose de montrer à quel point les orateurs, « acteurs des procès », avaient conscience d'user de procédés théâtraux dans leurs plaidoiries ; elle décrit par ailleurs le public des tribunaux comme jouant un rôle actif dans la procédure de jugement, par leur comportement bruyant et démonstratif. Le premier chapitre consiste en une étude des différents niveaux d'analyse auxquels opère la comparaison entre un procès et une pièce de théâtre. Le chapitre qui suit s'intéresse à la mise en scène du topos du théâtre comme tribunal dans les Guêpes et les Grenouilles d'Aristophane. En dernier lieu, l'auteure examine l'utilisation du paradigme théâtral dans les récits de deux « procès pervertis » (le procès des généraux de Arginuses en 406 et celui de Théramène en 403).

Dans la troisième partie, le lecteur est conduit sur la colline de la Pnyx. Pour appréhender l'histoire du topos de la mise en représentation du politique à l'assemblée, l'auteure propose une périodisation précise, repérant une articulation majeure dans les bouleversements politiques de 403 avant J.-C. Elle étudie d'abord les textes qui « condamnent une théâtralisation du politique, consécutive (…) à la mort de Périclès » (p. 233), en se focalisant sur le personnage de Cléon, tel qu'il est représenté dans les Cavaliers d'Aristophane, sous les traits parodiques du Paphlagonien, et chez Thucydide. Elle se penche ensuite sur l'utilisation de ce topos comme argument anti-démocratique privilégié des adversaires de la démocratie athénienne. Alors que le thorubos est critiqué comme étant la preuve audible du manque d'éducation et de la vulgarité du dèmos, l'auteure soutient qu'il était en réalité craint des anti-démocrates, comme étant l'expression légitime de sa liberté de parole.

Les deux derniers chapitres de cette partie examinent l'évolution du topos de spectacle de la démocratie après 403 : à travers l'étude de L'Assemblée des femmes d'Aristophane et de l'affrontement entre Démosthène et Eschine, l'auteure perçoit un changement majeur, qu'elle définit comme une « dépolitisation » de l'argument, qui ne sert plus à disqualifier un régime politique, mais un adversaire personnel. Proposant une lecture parallèle de la transformation de la vie politique et de celle du statut de l'acteur de théâtre au IVe siècle, elle affirme enfin que la théâtralité des prestations de l'orateur ne sert plus d'argument à charge contre eux, mais devient pleinement assumée, en même temps que se trouve théorisée l'importance de l'hupokrisis dans la pratique de l'art oratoire.

Noémie Villacèque propose un ouvrage très riche, original et stimulant, qui contribue au renouvellement des connaissances sur la vie politique démocratique athénienne à la période classique. L'auteure renverse quelques préjugés de manière rafraîchissante, telle que la conception d'un dèmos gouverné et non souverain, continuellement berné et manipulé par les démagogues. La réalité historique est forcément plus complexe que celle-là, et Noémie Villacèque parvient le plus souvent à nous la faire toucher du doigt de manière fine et convaincante.

On pourrait toutefois dire que ce livre a « les défauts de ses qualités ». L'approche interdisciplinaire qui a été choisie est féconde, mais elle entraîne, peut-être inévitablement, un manque de spécialisation qui limite parfois la portée de la réflexion. Certaines maladresses ou raccourcis pourraient prêter le flanc à des contradicteurs.

Ainsi, le choix de cette progression spatiale, sous la forme d'une « promenade » dans la cité, d'un édifice à l'autre, confère au volume de Noémie Villacèque une dynamique plaisante et contribue au caractère vivant de son étude, qui restitue toute l'animation voire l'agitation qui pouvait être celle du dèmos athénien de la période classique. Toutefois, on peut penser qu'il conduit parfois à brouiller la logique du raisonnement. Par exemple, l'analyse du texte de Thucydide à l'origine de cette enquête, qu'on aurait dès lors attendu en position liminaire, n'arrive qu'à la page 233, au moment où l'auteure aborde le terrain de l'assemblée.

L'analyse de ce passage central pour la réflexion menée dans cet ouvrage pourrait également paraître trop rapide et partielle. En effet, il n'est pas cité ni analysé de manière extensive dans sa langue originale. Apparaissant à plusieurs reprises tronqué et en français (avec quelques expressions translittérées du grec), le passage est cité un peu plus largement à la p. 233. Nous lisons à ce moment-là que le comparant qu'utilise Cléon pour fustiger la passivité des citoyens à l'assemblée, n'est pas celui du public de théâtre mais du public des leçons des sophistes (σοφιστῶν θεαταῖς ἐοικότες καθημένοις μᾶλλον ἢ περὶ πόλεως βουλευομένοις, III, 38, 7). Le référent théâtral est absent de ce passage. On peut donc légitimement se demander si cette mention explicite des sophistes ne change pas le propos de Cléon, par rapport à l'interprétation proposée dans cet ouvrage : le public des sophistes peut-il être assimilé sans plus de précautions au public de théâtre ? La question aurait pu être soulevée par l'auteure.

Les spécialistes du théâtre pourront également, nous semble-t-il, regretter le flou terminologique qui entoure la notion de « théâtralité », centrale dans cette étude sur la « mise en représentation » du politique. Noémie Villacèque souligne à bon droit l'affaiblissement de termes comme « mise en scène », « acteurs », « drame », employés fréquemment aujourd'hui dans le langage commun sans qu'il y ait nécessairement de référence faite au monde théâtral (p. 169–70). Elle ne parvient cependant pas toujours à échapper à l'écueil qu'elle pointe elle-même, du fait de l'absence d'une définition précise de ce qu'elle entend par « théâtralité ». Qu'est-ce qui fait théâtre ? En quoi peut-on dire qu'un texte historique ou judiciaire emprunte au théâtre ses moyens spécifiques ? Ces questions ne ressortissent peut-être pas du domaine de l'histoire, mais un ouvrage qui se donne pour objet la théâtralité du politique aurait gagné à les poser.

Ainsi, certaines pages amalgament trop rapidement « dramatisation » du récit et théâtralisation (par exemple p. 215 ou p. 217). Tout récit « dramatique » ou « dramatisé » n'est pas du théâtre. Pour éviter de voir du théâtre partout, la prudence aurait peut-être voulu que l'enquête s'appuie sur des aspects lexicologiques ou linguistiques, pour établir des parallèles entre le domaine théâtral et le domaine politique, ce dont l'auteure se dispense parfois (par exemple p. 255). Dans le même ordre d'idée, le rapprochement fait entre le récit du procès de Théramène et l'intrigue de drame satyrique semble assez arbitraire (pp. 213–6), en l'absence d'un éclairage suffisamment convaincant sur ce genre dramatique dont nous n'avons qu'une connaissance très parcellaire.

L'absence de définition précise de la « gestuelle de l'acteur » au Ve et IVe siècles conduit également à proposer parfois une vision assez réductrice du fait théâtral. Suffit-il aux orateurs de « parler fort, [et d'adopter une gestuelle ample] » (p. 282) pour paraître des acteurs tragiques ou comiques sur la scène ? L'état des connaissances au sujet de la gestuelle théâtrale de la période classique est certes très lacunaire, mais l'auteure aurait peut-être trouvé profit à consulter des études dramaturgiques récentes sur la mise en scène du corps dans la tragédie et la comédie grecques.1 De la même façon, le recours à des ouvrages théoriques modernes2 sur le statut et la fonction du spectateur de théâtre, aurait été utile pour affiner l'analyse de l'attitude des spectateurs au Ve siècle avant J.-C. : la dichotomie principale établie entre spectateur bruyant/actif et spectateur silencieux/passif aurait pu gagner en nuances, de même que l'analyse de l'« implication » et la « participation » du spectateur à la représentation, notions complexes que l'auteure aborde de manière réductrice dans son chapitre sur la tragédie.

On pourrait s'étonner enfin de l'absence de certains textes dramatiques qui auraient pourtant pu servir son étude : par exemple, les scènes tragiques de délibération. Par ailleurs, bien qu'elle accorde une grande place aux comédies d'Aristophane, l'auteure ne retient de la représentation des spectateurs qui y est faite que la critique de la passivité. Ce n'est pourtant pas la seule caractéristique que l'on y trouve. Les apostrophes (sans doute ironiques) à des spectateurs qualifiés de σοφοί ou de σοφώτατοι chez Aristophane et ses rivaux (l'auteure cite par exemple Nuées, v. 575), ne doivent-elles pas être mises en relation avec leur capacité de jugement ? Une étude plus approfondie des processus d'attribution des prix dans les concours dramatiques (brièvement mentionnés p. 92) aurait également pu permettre d'évaluer plus finement l'influence qu'avaient les manifestations bruyantes des spectateurs sur le choix des juges.

Ces réserves mises à part, Noémie Villacèque parvient à nous convaincre pleinement de l'intérêt de ce nouvel objet historique qu'elle construit à l'aide d'une méthode pertinente et généralement féconde. Les livres sur les rapports entre théâtre et politique ne manquent pas ; la focalisation proposée sur l'attitude et les pratiques délibératives des « citoyens-spectateurs » ouvre des pistes stimulantes, que les lecteurs pourront prolonger par des études plus spécialisées.



Notes:


1.   Voir par exemple A. Piqueux, Le corps comique. Représentations et perceptions du corps dans la comédie grecque ancienne et moyenne (étude littéraire et iconographique), thèse de doctorat soutenue à l'Université Paris IV–Sorbonne, 2009 ; I. Marchal-Louët, Le geste dramatique dans le théâtre d'Euripide : étude stylistique et dramaturgique, thèse de doctorat soutenue à l'Université Montpellier III–Paul Valéry, 2011.
2.   Voir par exemple J. Rancière, Le Spectateur émancipé, Paris, La Fabrique, 2008 ; Penser le spectateur, Théâtre/Public, Éditions théâtrales, 2013.

(read complete article)

2014.07.47

Joshua Billings, Felix Budelmann, Fiona Macintosh (ed.), Choruses, Ancient and Modern. Oxford; New York: Oxford University Press, 2013. Pp. xiii, 424. ISBN 9780199670574. $185.00.

Reviewed by Frederick Naerebout, Leiden University (f.g.naerebout@hum.leidenuniv.nl)

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Preview

This volume consists of an introduction and four parts, Scholarship, Aesthetics, Shadows, and Community, containing four, five, five and six chapters respectively. That makes for twenty chapters in all, by the three editors and seventeen other authors. Contributors range from the relative newcomers to very well-known scholars or theatre practitioners such as Goldhill, Rutherford, Seaford, Hall, Fischer-Lichte, Biet and Savage. Within the confines of this review it is impossible to discuss any, let alone all, of these papers in any detail and I will concentrate on the overarching themes and questions.

The book originates in a 2010 conference at the Archive for Performances of Greek and Roman Drama at Oxford, but it definitely rises above the all too common haphazard set of proceedings. Authors and editors must be congratulated on making this a coherent piece of work—there is just a slightly irritating overlap in repeated discussions of German Idealism and the chorus, but as this is supposed to be an issue of central importance for the way people have been thinking about the chorus for the past two hundred years, these repetitions may have been unavoidable in this multi-author volume. Altogether, with its overall coherence and its excellent introduction, this is a model of how conference proceedings should be presented.

Scholarship, Aesthetics, Shadows, and Community are rather opaque subheadings, and Choruses seems a very wide subject, so what are these twenty chapters actually about? Scholarship is about the conceptualization of the chorus in, well, scholarship; Aesthetics is about the formal and artistic, i.e. the way choruses are employed and conceptualized in artistic contexts; Shadows is about reflection on the chorus, about feelings of distance and nostalgia, leading to different transfigurations of the chorus (including its absence) on stage; and Community is about the social and political dimensions of the chorus, i.e. the chorus as a collective performance reflecting societal structures and tensions. To be honest, I do not always see why some papers are placed in one category and not in another. Aesthetics, Shadows and Community all deal with staging the chorus—or rather the idea of the chorus and the problematics of putting that idea into practice. Scholarship also addresses the idea of the chorus, and there too the relationship with the theatre is never far away. So all chapters deal with the chorus as a mental construct: it is about conceptualisation, reflection, reception, appropriation and re-appropriation: always in their relationship to the staging of the chorus, true, but if one's main interest is in actual performance practice and its concomitant organisation, one must turn elsewhere.1

Within this subject of discourse on the chorus, pride of place goes to reception and (re-)appropriations of the chorus in the early modern world and beyond, i.e. the late 16th century to the present, with much emphasis on the past two centuries (it is a pity that the medieval world is completely lacking: the subject of the heavenly chorus would have been a worthwhile addition). Only five chapters in all deal with the chorus in the Greek and Roman/Greco-Roman world. Still, this suffices for the "provocative juxtapositions" (p. 9) of ancient and post-ancient choruses and their contexts that the editors say they have striven for. The hoped-for mutual illumination is in fact really there, but the reader will have to do some quite hard work observing the many juxtapositions and being illuminated in consequence. I am not averse to hard work, but the comparisons between ancient and post-ancient could have been made more explicit, as is done by Martin Revermann in the conclusion to his fine chapter on Brecht. Revermann helps us to realize what the volume wants to do for us, namely to invite us to compare like and unlike and thus deepen our understanding of both comparanda (p. 169). And that again leads up to his beautifully worded statement about the power of choruses. It is by its virtue of its being explicit that I consider Revermann's chapter to be the high point of the book.

Otherwise, Revermann's contribution would have been just another one among the twenty chapters, which all range from good to excellent (Savage, Murnaghan, Seaford, Hall, Macintosh); the general standard is very high. Nevertheless, some of the good chapters might have been even better by displaying a bit more awareness of all relevant publications. I know one should not blow one's own horn too often, but reading my Attractive Performances, referred to by Macintosh only, and related publications,2 might have added a few helpful things to some chapters (I am thinking above all of Ian Rutherford's overview of anthropology and the dance, where the specialist field of dance anthropology is completely lacking, and of the issue of the re-performance of ancient choruses, introduced by Felix Budelmann), and it certainly would have worked against the suggestion, sometimes made explicit, but easily read between the lines as well, that much of what is on offer here is new and unprecedented. That is not always the case: what is innovative about this volume is above all its organization of the material, the juxtapositions just mentioned, as is quite rightly stated in the introduction (p. 9).

There are three other points of criticism that I would like to make: first, the title of the book should have been: Tragic Choruses, Ancient and Modern. Although there are references to other kinds of choruses, even to non-theatrical ones, these are all fleeting ones, completely lost in a sea of argument about the tragic chorus and its avatars. Besides, they only serve to put the thinking about tragic choruses in perspective. This is not to say that the editors have done something wrong: there might have been more attention for comic choruses, but it is undeniable that the discourse about choruses in western culture—and that is what the volume is about, as we have seen—has been almost exclusively dedicated to tragic choruses. It is only that the title as it stands could be somewhat misleading.

Secondly, we are presented with an excellent analysis how in the circles of German idealism around 1800 the chorus came to be seen as a problem, as a "world we have lost", and how this has steered, or clouded, our thinking on the chorus since. But then this volume seems itself to fall victim to this German idealist thinking in supposing the chorus to be rare and problematic (with the rather exceptional exception of the Hollywood-style chorus line) as a dramatic ploy, only to be introduced anew in the 1980s and beyond (pp. 6-7). The ground-breaking 1970s performances of Greek tragedy by La Mama ETC that I was privileged to attend are really burned onto my retina, and I have never seen anything like it since (or maybe I have become less impressionable): those performances displayed a very confident use of the chorus. And there was more, also, in previous decades. Helene Foley's important volume on American performances of Greek tragedy—and choruses—probably came too late to be included in the annotation (although the text of the volume shows that updates were possible up to January 2013), but the omission of all relevant material adduced by Foley is unwarranted.3 Thirdly, there is a general tendency—not with all authors, nor all in the same measure—to overlook or underestimate the kinetic aspect of the chorus, its dancing, as opposed to the aural, its singing. Such bias towards music is apparent from p. 1, where achoreutos is translated as 'unmusical'. That shows the problem to be very much ingrained in language: Greek mousike—dance and song—has given us music, choros has become chorus. Whatever one understands by 'music' or 'musical' or 'choral', it is bound to be misunderstood. Thus it is something of a struggle not to lose sight of the dance, or appear to do so. Christopher Small has gone some way to alleviating the problem by introducing the neologism 'musicking': 'to music is to take part, in any capacity, in a musical performance, whether by performing, by listening, by rehearsing or practicing, by providing material for performance (what is called composing), or by dancing'.4 Of course, any other suggestion is as welcome, as long as one is aware of the problem.

Summing up: I am probably expecting too much: the Greek chorus is such a multi-faceted phenomenon, and the debate about it so ingrained for the past two centuries in our cultural discourse (and in our theatrical/performative practices), that a single volume can never do this subject complete justice. However, one has to start somewhere. Moving from the great Athenian tragedians by way of early opera, French revolutionary choruses, Giselle, Wagner, Körperkultur, and Brecht to the opening ceremony of the 2012 London Olympics: there is already much more here than one can take in at a single reading. This is an extremely rich collection that one can keep coming back to, a treasure trove of information on our continuing conversation with the theatre of classical Athens, and with all past participants in that conversation. No one interested in the subject of ancient or modern theatre, with all its intellectual and societal repercussions, can leave this volume unread.



Notes:


1.   For the ancient world Peter Wilson's The Athenian Institution of the Khoregia. The Chorus, the City and the Stage (Cambridge, 2000) is labelled 'paradigmatic' by the editors of the present volume (p. 8).
2.   F. G. Naerebout, Attractive Performances. Ancient Greek Dance: Three Preliminary Studies, Amsterdam 1997, and idem, 'Moving events. Dance at public events in the ancient Greek world: thinking through its implications', in: E. Stavrianopoulou (ed.), Ritual and Communication in the Graeco-Roman World (Kernos Suppl. 16: Liège, 2006) 37–67.
3.   H. P. Foley, Reimagining Greek Tragedy on the American Stage (Berkeley, 2012). See esp. pp. 96ff, 'Revitalizing the tragic chorus in the late 1960s and early 1970s'.
4.   C. Small, Musicking. The Meanings of Performing and Listening (Middletown, CT, 1998). Quote from p. 9.

(read complete article)

2014.07.46

Jordi Pàmias i Massana, Arnaud Zucker, Ératosthène de Cyrène. Catastérismes. Collection des universités de France. Série grecque, 497. Paris: Les Belles Lettres, 2013. Pp. cxxii, 423. ISBN 9782251005829. €75.00 (pb).

Reviewed by Pierre Schneider, Université d'Artois, Arras; Maison de l'Orient et de la Méditerranée, Lyon (pierre.schneider@mom.fr)

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This new edition and translation of Eratosthenes' Catasterisms results from the collaboration of two leading scholars in this field of expertise. This edition was preceded in 2000 by a translation—without the Greek text—targeting a broad audience. In 2004 Jordi Pàmias i Massana published a new edition of this text with a translation into Catalan, a full critical apparatus, a solid introduction and helpful notes.1 In 2007 the same author gave a translation into German with the cooperation of Klaus Geus, the internationally known specialist of Eratosthenes (non vidi).2 In 1998 Arnaud Zucker and Pascal Charvet offered the French audience a translation accompanied by an introduction, ample notes and beautiful pictures—thanks to the latter, this edition is the most reader-friendly of all I know –, not to mention a excellent astronomical appendix.3 Now we have this version published in the renowned "Collection des universités de France" (also known as the "Budé Collection"): it matches the highest standards which a scholarly audience may expect. This thick book comprises a thorough introduction (pp. vii-cxxii); the two versions of the Greek text one after another (namely the Epitome and the Fragmenta Vaticana)4 translated into French on the opposite side and footnotes (pp. 2-131); a good deal of additional notes (pp. 133-155). An index nominum and detailed bibliography close the book. The budget constraints are a plausible reason why a sky chart is absent—a specialized booklet or some online resources will help the reader follow the text and commentary.

The introduction begins with a short biography of Eratosthenes in which the authors emphasize several points relating to the context in which the Catasterisms were produced. For instance, Eratosthenes is rightly characterized as a φιλόλογος (i.e., "[celui] qui revendique le savoir en général—plutôt que la sagesse du philosophe –") who tackled various scientific issues (Περὶ ἀναμετρήσεως τῆς γῆς; Περὶ τῆς Ὀκταετηρίδος etc.5). A good part of the introduction, however, focuses on the complicated history of the Catasterisms of which the double Greek version represents the ultimate stage—note that two sections of the introduction (pp. xx-xxiv ; lxxvii-cxxii) deal with this question. After a clear and useful reminder of the theories developed by previous scholars and editors (Carl Robert, Ernst Maass, Jean Martin) the authors methodically examine all the questions raised by this text. In particular and above all, there is no reason to doubt that Eratosthenes wrote the text which survived in the current versions: "Même si l'Épitomé n'est pas l'original ératosthénien, on ne peut souscrire à la formule lapidaire de Germaine Aujac : 'Rien de son oeuvre ne nous est parvenu.'" That said, the destiny of the original text remains partly obscure. After an independent existence, the Catasterisms seem to have belonged to a Collection astronomique alexandrine until they were incorporated into Aratus' Phaenomena as an auxiliary document. From then on the text was closely linked to the transmission of Aratus' works which at some point split into two—i.e., western and Byzantine—manuscript traditions. As Pàmias and Zucker summarize, "la recension dont nous disposons pour les Catastérismes propose donc l'avatar d'une longue évolution dont l'histoire couvre plus de mille ans et de multiples manipulations et qui consiste en une adaptation réduite et réorganisée d'un original remontant pourtant en dernière instance au savant alexandrin." (p. cvi).

The rest of the introduction is devoted to explaining the subject and content of Eratosthenes' work. Basically the Καταστερισμοί relate the mythic origins of constellations—or patterns of stars, considering that the five planets do not play a significant part in this book—, i.e., for instance, the story of Andromeda (cat. 17) rescued by Perseus (cat. 22), of the Scorpion (cat. 7) believed to be responsible of the death of the hunter Orion (cat. 32), of the Dragon (Cat. 3) which guarded the golden apples in the garden of the Hesperides. As such this work catalogues about 736 stars which had been selected according to their brightness and location, for they enabled to recognize the celestial figures linked to the selected constellations. The description was arranged in a precise spatial order but the original pattern of the Eratosthenian plan occasionally suffered from its incorporation into Arateus' Phainomena (p. xxx-xxxiii). In terms of astronomical accuracy, however, it is obvious that Eratosthenes did not equal Hipparchus and Ptolemy: in particular he did not position the stars within an ecliptic coordinate system; they were only located on the constellation figures (e.g.,"il n'y a pas pour lui d'autre moyen de positionner β Orionis que de la 'placer' sur le pied gauche d'Orion." [p. xxxviii]). Accordingly, there is little doubt that this work was devised with the support of various image media (plates, planisphere or even a sphere).

One of the most valuable insights that we owe to Pàmias and Zucker is their presentation of what a catasterism is. Several decades ago Martin suggested that beside its common sense—"to place, or transfer a hero, animal or object6 among the stars"—the word καταστερίζειν could also mean: "to represent somebody or something in the form of a constellation". This idea leads the authors to the important conclusion that: "L'essentiel dans le catastérisme n'est donc pas de prolonger physiquement le héros mais de le représenter sous la forme d'un simulacre éclairé—et le régime général de la constellation pourrait être dans la conception alexandrine celui d'un simple dessin." (p. lxxiv). Here again appears the fundamental role that illustrations must have played in the elaboration of the Catasterisms. Be that as it may a catasterism was not only a list of stars enabling one to recognize the constellation figures. It also contained a mythological narrative in which Eratosthenes reported a particular episode of a hero's life and told the reader why he was placed among the stars. As such, Eratosthenes' catasterisms are a scholarly elaboration disconnected from popular belief and traditional mythological conceptions. Pàmias and Zucker rightly stress the fact that, being the Director of the Library of Alexandria, Eratosthenes had access to a huge amount of knowledge. In other words, even if we are aware of some characters being transferred among the stars in the Classical Period, the Catasterisms must be regarded as a typical production of the Alexandrian culture: "De ce point de vue un recueil comme celui des Catastérismes s'inscrit dans la tradition alexandrine des catalogues, inventaires, compilations et la longue série de 'Listenliteratur' produite par le célèbre Musée." (p. lxiii)

The translations of the two Greek versions are absolutely reliable and show a good stylistic quality. The commentary divides into footnotes and endnotes: this organization is less than convenient, but such are the editorial rules of the "Budé Collection". This inconvenience is really bearable considering the considerable amount of explanations and knowledge supplied by the authors. They concentrate on two major topics, namely patterns of stars (asterisms) and mythography. As for the former subject, Pàmias and Zucker systematically examine the connections linking the Greek constellations with oriental astronomy (e.g., p. 50, n. 246: Cassiopea and the Babylonian constellation LU-LIM; p. 185 n. 38: "L'identification au Lion existe aussi dans l'astrothésie sumérienne (…) et dans la tradition égyptienne sans que l'on sache quelle culture a influencé l'autre."). They identify the stars listed by Eratosthenes, a task which sometimes turns out to be difficult (see, e.g., p., 201-202, n. 229, about the Hyades). It goes without saying that the Eratosthenian katasterisms are also put in their Greek context, viz. compared with the data provided by Hipparchus and Ptolemy. As for mythography, it suffices to say that Pàmias and Zucker excel in this field. The myths related to each catasterism are thoroughly examined with the support of literary, iconographic, or any other sources.

There are very few typos (e.g., p. 39 "parti"). We wish the authors sometimes wrote in a simpler way (e.g., p.195: "l'enfançon Zeus"). The reader may be skeptical about some interpretations (e.g., p. 183-4: I wonder to what extent the Eratosthenian version of the myth of the Donkeys7 reflects a critic of Ptolemaic propaganda). Some more information about Babylonian and Egyptian astronomy would have been welcome. These are, however, minor critics. Pàmias and Zucker's opus must be praised. This book is needed for scholars dealing with the tradition of Aratea or interested in Greek mythological concepts. This text also unveils the very ancient relationship that existed between ancient societies and the starry sky. Many human activities (navigation, agriculture …) depended on this never-failing celestial clock which also provided landmarks for spatial orientation. For this reason any scholar interested in geography and representation of space will benefit from the reading of this work.



Notes:


1.   : Eratòstenes de Cirene, Mitologia del cel : Catasterismes; introd., trad. i notes de Jordi Pàmias i Massana, Barcelona, 2000
2.   Both have been reviewed by Markus Asper (BMCR 2008.01.16).
3.   Le ciel : mythes et histoire des constellations: les "Catastérismes" d'Ératosthène, texte traduit, présenté et commenté par Pascal Charvet et Arnaud Zucker; postface et commentaire astronomique par Jean-Pierre Brunet et Robert Nadal; illustrations de Robert Schenck, Paris, 1998.
4.   They are supplemented by many references to Germanicus'Aratea, Hyginus, the Latin Aratus, etc. in the critical apparatus.
5.   For further information see K. Geus, Eratosthenes von Kyrene. Studien zur hellenistischen Kultur- und Wissenschaftsgeschichte, Munich 2002.
6.   For instance, the Crown (cat. 5).
7.   Asellus borealis and Asellus australis in Cancer.

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